Agriculture : le projet LRAP teste les outils pour l’enregistrement et la sécurisation des terres au Togo

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Celui qui perd sa terre a tout perdu. Ce vieux dicton témoigne à suffisance de la valeur inestimable de la terre, que ce soit pour une habitation, l’agriculture ou d’autres activités rentables. Seulement 9,6% de la population rurale togolaise possède des terres avec des documents de propriété, selon le rapport QUIBB 2015. Conséquemment la situation accouche des incompréhensions et des mésententes diverses.

Le mal est profond dans plusieurs communautés sur le territoire, avec des confusions liées aux terres entre les collectivités, familles, villages depuis des décennies. Cette situation est un frein à la production agricole.

Justement, le Projet de réforme foncière pour l’accroissement de la productivité agricole (LRAP) veut pallier les difficultés pour un développement socioéconomique rentable. Il est piloté par l’Organisme de mise en œuvre du Millennium Challenge Account Togo (OMCA-Togo).

La préfecture de Tchamba abrite les sites d’expérimentation des approches de procédures devant conduire à l’enregistrement sécurisé de la terre. Des collectivités de cette préfecture sont arrivées à se mettre d’accord sur les limites de leurs terres cultivables respectives, grâce aux Tests d’optimisation des procédures foncières (TOP).

Des tests qui tombent à pic

L’initiative des TOP vise à tester les outils qui serviront à élaborer des textes d’application du Code foncier et domanial. Pêle-mêle les objectifs sont d’optimiser le cadre réglementaire du foncier rural ; accroître l’accès aux terres formalisées ; augmenter la productivité et les investissements agricoles ; mettre en place des systèmes locaux performants pour diminuer les conflits fonciers, etc.

Processus et étapes

La stratégie utilisée est conciliante, innovante et durable. Aurel Djogbenou, expert en cartographie et géo référencement des parcelles, la décrit : « L’une des technologies introduites est l’application déployée sur des téléphones spécialement conçus à l’occasion et remis à chaque collectivité pour marcher sur les limites de leurs terres. Une fois que cela a été fait, chaque camp a ramené ce qu’il pense être les limites de sa propriété ».

L’une des technologies introduites est l’application déployée sur des téléphones spécialement conçus à l’occasion et remis à chaque collectivité pour marcher sur les limites de leurs terres. Une fois que cela a été fait, chaque camp a ramené ce qu’il pense être les limites de sa propriété.

Ce n’est qu’après cet exercice-là que « nous avons fait la restitution. Ensuite nous avons constaté qu’il y avait des chevauchements entre les parcelles. Nous avons continué le dialogue, convié tous les clans à la table pour discuter de la question ».

Une qualité du travail constatée par les autorités

Le préfet de Tchamba Issaka Laguabande est sans voix face à la fiabilité des actions concrétisées.

La descente sur le terrain avec les techniciens a permis de voir le travail effectué. Nous avons reçu des explications détaillées sur les parcelles qui reviennent à chaque collectivité ainsi que la matérialisation des nouvelles limites entre les terres des collectivités.

Mais encore, « ce qui me fascine particulièrement est la facilité avec laquelle les experts ont créé une dynamique d’adhésion de toutes les parties prenantes. Nous vivons avec les communautés, ça n’arrive pas tous les jours surtout s’il s’agit de questions foncières. Il y a toujours des tensions. Mais pour cette fois-ci, les habitants parlent d’une seule voix, c’est extraordinaire ».

Prochaines étapes

Maintenant que le processus est en marche à Tchamba, cap sur la préfecture de Wawa. Autre contexte, autre approche. Au bout du compte, des localités des préfectures de Zio, Wawa, Tchamba, Dankpen et Oti Sud bénéficieront des résultats de ce prétest.

Le chef de mission Egy Sosou et son équipe d’experts de VNGi l’assistant technique du projet, ont déjà tout prévu : « Ce test était primordial pour nous permettre de mieux affiner nos méthodologies. Nous irons donc dans un deuxième temps accompagner ce processus puisque nous avons travaillé sur un périmètre réduit. Il va falloir étendre les processus que nous avons menés jusque-là et avoir les mêmes résultats ». Voilà qui devrait contenter les futurs bénéficiaires du projet.

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