Sexe et genre, les jeunes de MenEngage Togo en parlent

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Sandra Koumébio, vice présidente de Mengage Togo forme les jeunes du réseau à Lomé, 27 mars 2023.
Sandra Koumébio, vice présidente de Mengage Togo forme les jeunes du réseau à Lomé, 27 mars 2023.
Les jeunes du réseau MenEngage Togo consacrent une journée à des formations et discussions intéressantes et passionnantes autour des sujets sensibles et d’envergure tels que le genre et le sexe. Issus du manuel « Faire tomber les barrières », les modules au menu arment davantage les participants afin de mieux orienter leurs actions sur le terrain pour le bonheur des populations cibles.

27 mars 2023. Nous sommes à Lomé, au centre des jeunes d’Avédji. Loin de la cour animée par les apprentis coiffeuses et des joueurs de foot, il fait bon vivre à l’étage, dans la salle de conférence. Assis, 18 jeunes venus des neuf (09) associations membres du réseau MenEngage Togo, écoutent activement Fabrice Amewouho, secrétaire du bureau des jeunes du réseau. Il présente « Un groupe en sécurité ». C’est le premier module dont l’objectif selon Fabrice est de « rassurer tous les participants, les mettre en confiance pour qu’il se sentent alaise durant toute la formation. Avant d’aller plus loin, nous faisons comprendre aux jeunes que leur pensée et leur croyance sont respectés. Histoire de leur permettre de s’exprimer sans contrainte ».

Sexe et genre

Deux termes souvent confondus, pointe Sandra Koumébio, vice-présidente du bureau. Chargée de présenter le deuxième module, « clarification des valeurs de genre », Mlle Koumébio a la responsabilité « d’amener les participants à réfléchir sur un certain nombre d’assertion que la société attribue à l’homme et la femme, notamment en matière de représentation et de rôles sociaux et de leur permettre d’identifier clairement la définition même du genre et en faire la différence avec le sexe ».

Quelques minutes après que chacun ait donné son avis sur le sujet, Sandra s’explique.

Le sexe est l’ensemble des caractéristiques biologiques et physiologique avec lequel un être humain nait. Ce qui permet de distinguer l’homme de la femme. Par contre, nous ne naissons pas avec le genre. On vient trouver les caractéristiques et rôles sociaux, les préjugés et stéréotypes dans les sociétés et ils diffèrent d’un milieu à un autre. Comme exemple, on dit dans nos sociétés que la jeune fille est appelée à faire les travaux domestiques. Ce n’est écrit nulle part, mais c’est dans la société que ce rôle lui est attribué.

« Le viol reste un crime »

Voici l’assertion qui suscite beaucoup d’intérêts et de réactions : « Les femmes qui portent des jupes courtes sont en partie responsables si elles subissent un viol ». Si Eston tout excité est d’accord, Sylvie et ses paires ne le sont pas. Pour Eston, volontaire à la Croix rouge togolaise, et son groupe minoritaire, « une fille qui porte une jupe courte excite les hommes et les incite à l’agresser ». Par contre, Sylvie, point focal Genre chez CADI-Togo et ses collègues pensent que « même des femmes voilées de la tête aux pieds subissent des viols et donc l’habillement ne peut pas justifier le viol ».

Les jeunes du réseau MenEngage Togo
Les jeunes du réseau MenEngage Togo
A la fin des argumentations et exercices pratiques, ils parviennent à une conclusion, le plus important à retenir selon Sandra Koumébio, la formatrice.

Le viol reste un crime puni par la loi. L’habillement ne justifie en aucun cas le viol et nulle part le législateur n’a dit que parce que la jeune fille est habillée de telle façon, elle peut être sujet de viol. Le message à l’endroit de tout un chacun, c’est de pouvoir conscientiser l’homme. Il faudrait lui faire comprendre que tout comme lui, la femme a le droit de porter ce qu’elle veut. Donc en aucun cas, une femme qui se met dans une tenue sexy parce qu’elle s’y sent bien ne doit pas être sujet de viol.

Les participants ont également droit à d’autres modules tels que « Agir comme un homme, agir comme une femme ; Une journée de 24 heures ».  Ils sont tous issus du manuel « Faire tomber les barrières ». Un manuel dont le contenu permet aux différents agents de réussir les actions sur le terrain. Après avoir suivi la formation à Kpalimé, la coordination des jeunes de MenEngage Togo « a l’obligation d’organiser une restitution pour que chaque organisation l’intègre dans ses activités », rappelle Céline Agboka. D’où la présente restitution.

MenEngae impacte les populations

Heureux d’avoir participer aux échanges, Eston se sent prêt pour apporter le message aux populations. « C’est la première fois que je participe à une rencontre pareille. Ma maman est à l’hôpital, mais je ne regrette pas d’être ici. Le peu que nous avons reçu aujourd’hui doit nous permettre de sensibiliser les populations, les mamans, les autorités, les garçons, les filles… », affirme-t-il.

Les jeunes de MenEngage Togo ont marqué l’année 2022 par plusieurs activités. Particulièrement en février, ils ont échangé avec les populations d’Adidogomé sur les thèmes « sexualité responsable » et « les stratégies pour réduire les grossesses en milieu scolaire ». L’organisation s’est aussi rendue dans l’école Village planétaire, A Bè, quartier populaire de Lomé, où elle a outillé les élèves pour une bonne hygiène corporelle et menstruelle.

 

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