Covid-19 et santé de reproduction : l’ARF compte sur les filles

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Echange entre des jeunes filles présentes à la formation de l'ARF. Lomé, 26/08/2022. @ Le clik
Echange entre des jeunes filles présentes à la formation de l'ARF. Lomé, 26/08/2022. @ Le clik

«La covid-19 n’est pas encore terminée », martèle l’épidémiologiste Ida Zida. Pour éviter une nouvelle vague de contamination, l’Association Racine Féminine (ARF) initie un projet intitulé « sensibilisation pour la vaccination contre la covid-19 et la santé de reproduction ».  Afin de toucher les populations, des jeunes filles outillées le 26 août 2022, entament une campagne de sensibilisation à Lomé et autres localités du Togo, dès le dimanche prochain.

Prévenir vaut mieux que guérir. L’ARF en est convaincue. D’où son projet sur la santé, particulièrement la lutte contre la covid-19 et les risques liés à une mauvaise sexualité. Sur le coup, elle initie 20 jeunes filles à la sensibilisation des populations.

Silence absolu. Concentrées, les jeunes suivent Karine Ida Zida, la formatrice. L’épidémiologiste allie théorie et pratique pour transmettre la leçon du jour : Comment convaincre son auditoire à se faire vacciner contre la covid-19 et aussi comment sensibiliser les jeunes et les parents sur l’utilisation des contraceptifs. A la pause déjeuner, elle revient sur les principaux modules enseignés :

Je leur ai rappelé ce qu’est la covid-19, les vaccins disponibles, les méthodes de communication à adopter devant un public réticent. Concernant la contraception, je leur ai montré les différentes méthodes de contraception et comment aborder les parents qui hésitent à parler de la sexualité avec leur enfant ou encore comment instaurer une communication dans un couple qui est réticent à l’utilisation de la contraception.

 

Vue d'ensemble des jeunes filles présentes à la formation de l'ARF. 26/08/2022. @ Le clik
Vue d’ensemble des jeunes filles présentes à la formation de l’ARF.

Les filles se montrent intéressées et passionnées par les thématiques jugées capitales par le vice-président de l’ARF, Koffi Afatsawo.

Aujourd’hui, nous assistons à un laisser-aller, plus de port de masque, plus de respect des mesures barrières. La covid-19 avait paralysé toutes les activités, on se rappelle encore. Afin de ne plus revivre les confinements et reconfinements, il est important de rappeler la population à la vigilance. Parce que la covid-19 existe encore. Nous n’avons pas encore atteint l’immunité collective (60% de la population vaccinée).

Vie sexuelle satisfaisante et sûre

Après le volet covid, Mme Zita aborde la deuxième partie : la santé de reproduction. Un sujet « perçu avec beaucoup d’ambiguïté en Afrique et au Togo », en particulier. Alors qu’il s’agit d’un ensemble de méthodes pour permettre aux personnes de profiter d’une vie sexuelle satisfaisante et sûre, de procréer et de décider si elles désirent le faire ou non. La formatrice insiste sur les conséquences d’une mauvaise sexualité, ‘’le trio de conséquences’’. Les grossesses, avortements, IST/VIH cite-t-elle.

Karine Ida Zita, épidémiologiste formatrice
Karine Ida Zida, épidémiologiste formatrice

Il est nécessaire d’accéder aux informations exactes et à la méthode de contraception sûre, efficace, abordable et acceptable de son choix pour préserver sa propre santé sexuelle et reproductive. Ida Zita partage avec les filles quelques méthodes contraceptifs : stérilet, pilules, méthodes vaginales, les implants, la vasectomie, ligature des trompes… Elle déconseille l’utilisation des produits de rues et conseille de se référer aux professionnels de la santé pour un meilleur emploi des contraceptifs.

Les participantes se disent prêtes pour relever les défis qui les attendent. Christine est tresseuse. Elle s’était vaccinée à cause de la pression. Mais la formation lui a permis de découvrir les avantages d’un tel acte.

Il me faut l’humilité et la patience. Certains peuvent ne pas accepter le message. Mais je dois les convaincre en leur parlant des avantages du vaccin. Avant, je ne connaissais pas beaucoup de choses sur le vaccin. Je me suis vaccinée parce qu’on nous avait obligé. Maintenant, je connais son utilité. Si une personne est contaminée, elle met en danger la vie de toute une population.

Présidente de l'ARF, ADJO NADEGE GUEMEDI KODEDJO Epse AGBODJIVE
Présidente de l’ARF, NADEGE GUEMEDI Epse AGBODJIVE, exhorte les filles au sérieux dans la mise en œuvre du projet.

Odette, la vingtaine, vient de Kara. « Avec tout ce que la formatrice nous a dit, je peux mieux sensibiliser les gens qui sont réticents à la vaccination et mieux parler de la santé sexuelle et reproductive », confie-t-elle.

A la plage 

Les jeunes filles mèneront des campagnes de sensibilisation dans les préfectures du golfe d’Agoè, de l’Ogou et d’Afagnan. Elles seront sur les plages de Lomé tous les dimanches. Un lieu stratégique selon Koffi Afatsawo. « Il y a un monde fou à la plage, surtout les week-end. Nous nous adressons à toutes les couches. Ils y viennent pour se détendre. C’est un endroit idéal pour passer le message », explique, t-il.

Koffi Afatsawo, vice-président de l'ARF s'assure du bon déroulement du programme
Koffi Afatsawo, vice-président de l’ARF s’assure du bon déroulement du programme

Le projet a été financé par la GIZ ProSanté mise en œuvre par la coopération allemande. Lancée en 2018, l’Association Racine Féminine compte plus de 3 000 membres sur tout le territoire. C’est une organisation à but non lucratif qui lutte pour le droit des femmes. Sa mission : autonomiser la fille et la femme africaine.

Elisée Rassan

 

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