Une nouvelle génération de cinéastes porte haut le cinéma togolais. Elle fait autrement le septième art et aborde de nouvelles thématiques qui séduisent. Après Le coup de Grâce du Togolais Steven Af, un autre long métrage fait sensation : Le Job idéal de Djoliba Gilbert Bararmna-Boukpessi. Les cinéphiles qui ont découvert ce film, le 07 août 2022, au palais des congrès de Lomé parlent de chef-d’œuvre. Découvrons le talent derrière cette réalisation.
Pour devenir cinéaste, Gibert doit convaincre ses parents. Ils avaient d’autres projets pour leur fils. Mais, dévoré par la passion, ce dernier persiste et finit par obtenir le soutien de tous. « Au départ, c’était compliqué. Mais aujourd’hui les parents sont fiers de me voir voyager et de me suivre à la télé », affirme le jeune cinéaste. Mais comment est-il arrivé au cinéma ?
Du droit au cinéma
Avant d’embrasser le cinéma, Djoliba Gilbert Bararmna Boukpessi a d’abord étudié le droit à l’Université de Kara de 2012 à 2015. Mais le droit n’était pas sa passion. « J’ai suivi la masse et après je me suis rendu compte que je ne m’épanouissais pas dans ce que je faisais. J’avais un autre don que je mettais en valeur depuis le lycée en faisant des scènes de théâtre », explique-t-il.
La passion de Gilbert pour le septième art remonte à son enfance. « Quand j’étais petit, j’allais dans des vidéo clubs, et j’avais toujours eu le désir de savoir comment ces films qu’on suivait sont réalisés », relate-t-il. Après ses études en droit il finira par s’inscrire dans une école de cinéma à Lomé en 2015. Il obtient son brevet de technicien supérieur en audiovisuel – option Réalisation – en 2017.
Un cinéaste multiprimé
Avec seulement trois courts métrages, Gilbert Bararmna Boukpessi est connu sur la scène nationale mais aussi internationale. Le premier titré L’erreur est réalisé en 2016. Il obtient la même année, le meilleur prix fiction, meilleure mise en scène et meilleure interprétation masculine à la semaine internationale des films des apprenants (Sifa) du Togo, puis est sélectionné au festival First shoot à Yaoundé au Cameroun.
Le deuxième intitulé Brigitte est réalisé en 2017. Premier prix fiction et meilleure interprétation féminine à la sélection nationale Clap ivoire, 2e prix Onaci et prix national de la fiction à Abidjan (Clap ivoire), il a aussi été primé meilleure interprétation féminine et meilleur son à la 4e édition du festival Emergence à Lomé. Enfin, il a été sélectionné au Toukountchi à Niamey au Niger.
Le troisième film est intitulé La vie de Daniel. 1er prix fiction et meilleur acteur décerné a Gentil Houndeno, il a été sélectionné pour représenter le Togo au festival Clap Ivoire 2018.
Des courts au long métrage
Réalisé en 2021, Le Job idéal est le premier long métrage du Gilbert Bararmna Boukpessi. C’est une comédie sociale qui évoque la question du chômage et celle de la recherche de l’emploi idéal. « On a tous un talent qu’il faut savoir exploiter. Lorsqu’on fait un travail qu’on aime pas, on a l’impression d’être torturer. Il faut aimer tout ce qu’on fait. C’est ce qui nous permet d’apporter un plus à la société », explique le réalisateur.
Tourné au Togo, le film rythmé par des chansons d’artistes togolais tels que Santrinos, Omar B, Kanaa, Jimi Hope… « C’est un film à caractère social, un film grand public. Il nous semble important de choisir les musiques que le public connait. Le choix des chansons togolaises se justifie aussi par le fait que nous voulons faire la promotion de la consommation locale ». Il met en scène de jeunes et anciens acteurs, tous Togolais. Véritable prouesse pour Gilbert, ce film « marque un pas en avant dans le paysage filmique togolais », détaille le cinéaste.
Modèle cinéaste
Gilbert a un mentor qu’il l’inspire Il s’agit du scénariste, réalisateur et producteur togolais Marcelin Bossou. « C’est mon mentor. Sa manière de faire m’a toujours inspiré. Aujourd’hui, on travaille toujours ensemble ». Marcelin Bossou est le producteur du film Le Job idéal. Avant les études cinématographiques, Gilbert appréciait le réalisateur américain Mel Gibson. Il était impressionné par sa capacité de s’adapter à différentes localités, même quand il ne comprend pas la langue qui y est parlée.
La relève est assurée. Après la génération de Jacques Do Kokou et Blaise Kilizou Abalo, de jeunes pépites s’illustrent brillamment. C’est le cas de Djoliba Gilbert Bararmna-Boukpessi. A l’instar de ses courts métrages, son premier long métrage Le job idéal est susceptible de remporter plusieurs distinctions.
Elisée Rassan
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