10 à 50 % des femmes dans le monde ont besoin des soins après un avortement complet ou incomplet, selon l’OMS. Celles qui meurent suite à des complications liées à cette pratique sont nombreuses et 44 % sont des Africaines. Ce fort taux est dû au fait que les avortements s’opèrent dans la clandestinité et sans un suivi médical dans plusieurs localités.
L’avortement est l’interruption volontaire ou involontaire du développement du produit de conception avant 22 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire après l’arrêt des régles). Selon les spécialistes, la majorité des abonnés à la pratique de l’avortement clandestine ne possèdent pas de qualification adéquates, ni d’équipements adéquats, mais sont à la recherche de gain.
En quoi consistent les soins après avortement ?
C’est un concept qui prend en compte les soins curatifs et les soins préventifs. Dans le premier cas, dès qu’une femme qui a eu recours à un avortement se présente dans un centre de santé accrédité, en état de détresse, elle est immédiatement prise en charge et assistée. Le plus important va consister à cet instant à lui sauver la vie et la vie du fœtus si c’est encore possible. Les soins après avortement prennent en compte ici les soins d’urgence de l’avortement complet, incomplet, les complications et l’évacuation utérine entre autres services.
Les soins préventifs liés à l’avortement. Ici, il s’agit de l’offre d’une contraception efficace et l’offre des autres services de la santé de reproduction au besoin, sans oublier l’implication de la communauté. Elle va permettre d’éviter les grossesses précoces, non désirées pouvant pousser aux avortements. La société dans laquelle vit une femme ayant eu recours ou ayant l’idée d’un avortement va l’influencer. Il est question d’une mise au point par les acteurs communautaires, sur les conséquences de l’avortement sur sa personne et pour la société. Les sensibilisations vont porter également sur les législations en vigueur sur la question.
Au Togo, le code pénal sanctionne les commanditaires d’un avortement d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq (05) ans de prison ferme et des amandes.
Les soins après avortements, pour quelles fins ?
Il existe plusieurs avantages à bénéficier des soins après la pratique d’un avortement. Le premier est lié à la préservation de la vie humaine. En effet, nous notons que les soins après avortement entrainent la réduction des décès liés à l’avortement, la réduction des complications dues aux manœuvres d’évacuation utérine, la réduction de la proportion des récidivistes, l’augmentation du taux de prévalence contraceptive.
Où obtenir les soins après avortement ?
Les soins après avortement sont une opportunité pour les couples de bénéficier des autres services de santé de la reproduction. Ils s’opèrent dans les centres de santé autorisés par la loi. Ils sont pratiqués sous la supervision des spécialistes de la médecine à des coûts raisonnables.
L’avortement est un véritable problème de santé publique. Lorsqu’il est fait dans la clandestinité, il entraine des nombreux décès. Loin d’encourager la pratique de l’avortement, le concept des soins après avortement vient en aide aux patientes dont la vie est en danger. Pour continuer cette œuvre salvatrice, il y’a besoin de doter en équipements les centres de santé, ainsi que miser sur la formation des prestataires de soins.
Estelle Komlani
