Bernard, jeune togolais est battu à mort par un homme au quartier Léo 2000 (Lomé), mercredi le 09 février 2022. Révoltés, les jeunes prennent d’assaut la zone et tentent de vandaliser sa maison au lendemain du drame.
Un jeudi pas comme les autres à Léo 2000. Aux alentours de 20h, la route qui mène au bassin d’eau du quartier est bondée de monde. Plusieurs dizaines de motos sont garées ici et là. Des voitures aussi. Devant la première maison sur la voie, deux jeunes filles en pleure sont inconsolables. Elles viennent de perdre leur frère. Il a été dangereusement battu mercredi vers 14h par un homme. Elancé et robuste avec une coupe rasta sur la tête, il est revenu de l’étranger il y a quelques semaines. Il souffrirait de troubles mentaux, selon plusieurs sources.
Arrêté, il est libéré le même jour et perçu dans la nuit par les habitants du quartier. « Sa libération signifie qu’on lui offre l’opportunité de nous tuer tous ici au quartier », martèle une femme qui porte son fils au dos et tente de se frayer un chemin dans la masse.
Des jeunes mobilisés
Tout a commencé entre le présumé coupable et sa mère. « Il a battu sa mère qui a quitté la maison pour une destination inconnue », raconte un témoin. Il en a l’habitude selon les habitants. A la recherche de sa maman, il se rend dans une boutique non loin de sa demeure puis se met à « casser les motos garées à l’entrée ». « Interpelé par Bernard, il l’assène de coups. Il s’est servi d’une baguette de fer et a continué par frapper le jeune jusqu’à ce qu’il ne s’écroule », témoigne un jeune homme. Il insiste sur l’impuissance des jeunes présents lors de la scène. « Certains se sont contentés de filmer l’action », dénonce-t-il. La victime a finalement succombé.
Arrêté puis libéré le même jour par les forces de sécurité, l’auteur du drame est perçu par des habitants du quartier. Une libération qu’ils ne digèrent pas. Jeudi nuit, un groupe de jeune tente de vandaliser sa maison. De l’extérieur, les séquelles sont visibles sur le toit. Les forces de sécurité arrivent sur les lieux pour sa protection. Vendredi, ils y sont toujours. Des visites se poursuivent à la maison de la victime.
Elisée Rassan
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