Pas de pass sanitaire, pas d’inscription, pas d’accès au salle de concours ni aux bus. La nouvelle restriction des autorités ébranle les étudiants des universités publiques et nouveaux bacheliers depuis son entrée en vigueur, mi-septembre 2021. « On nous oblige à nous vacciner contre la covid-19 », se plaignent-ils. C’est une mesure difficile à digérer pour plusieurs d’entre eux, obligés de se faire vacciner pour ne pas perdre certains de leurs droits.
Des rassemblements s’observent partout à l’Université de Lomé ces derniers jours. Ce n’est pas pour un mouvement d’humeur. Les étudiants y sont pour se faire vacciner. Sans quoi, ils ne pourront pas avoir accès à plusieurs services importants.
◼️ Togo : les élèves reprennent le chemin de l’école
« Pour t’inscrire sur le campus, pour aller dans certains services administratifs et même pour prendre le bus, il faut te vacciner contre la covid-19. Nous n’avons pas le choix. Soit tu te vaccines, soit tu es en dehors de la société. Si je me vaccine, c’est parce que je suis contraint », regrette Loïque, étudiant en sciences naturelles.
Une situation déplorée par Chantal, étudiante en droit.
Le vaccin n’est pas obligatoire dans les autres pays. Au campus, on nous oblige à respecter les mesures barrières même dans les bus. Je ne vois pas pourquoi on doit nous imposer la vaccination.
« Je me vaccine à cause des cours et du bus »
« L’accès aux salles de concours et aux sites d’inscription est subordonnée à la présentation d’un passeport vaccinal ou d’un test PCR négatif datant d’au moins de 72 heures ».
◼️ La bibliothèque de l’université de Lomé a une nouvelle médiathèque
C’est la décision prise par les responsables de la Direction des affaires académiques et de la scolarité (Daas). Pris de peur, les nouveaux bacheliers et étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études à l’Université de Lomé se font vacciner, soit au Centre des œuvres universitaires de Lomé (Coul), soit sur des sites dédiés au campus.
« J’ai très peur. Si je me vaccine, c’est à cause des cours et du bus. On a appris que bientôt, ce sera notre passeport. Donc, c’est inquiétant », confie Diane, étudiante en sociologie.
Rodrigue, nouveau bachelier y est arrivé, l’après-midi, avec ses amis pour se faire vacciner.
Nous sommes là pour les inscriptions, mais on dit nous devons prendre le vaccin. Nous nous vaccinons avec peine. C’est la mesure du gouvernement qui nous contraint à le faire.
« Respecter les mesures imposées par le gouvernement »
Face à la recrudescence des cas de covid-19, le gouvernement a pris la décision de conditionner l’accès aux bâtiments administratifs par la présentation du passeport vaccinal. Cette solution vise à protéger les populations contre la covid-19.
Les autorités universitaires s’inscrivent dans la même dynamique. Lucien, étudiant en droit épouse cette vision.
La décision du gouvernement n’est pas mauvaise, parce qu’on nous dit que la covid-19 tue. Si c’est vrai, nous devons respecter les mesures imposées par le gouvernement. C’est normal.
Néanmoins, Charles, étudiant en communication pense qu’il est possible de procéder autrement.
Il y a une meilleure façon de faire comprendre la dangerosité de la maladie aux étudiants que de vouloir leur imposer les vaccins. Les marchés ne sont pas fermés. On ferait mieux de vivre avec parce qu’il y a autant de maladies qui tuent plus que la covid-19 : le sida, le paludisme…
Depuis le début de la crise, d’importantes mesures sont mises en place par le gouvernement pour endiguer la pandémie. Les résultats qui en découlent permettent de limiter les cas positifs. Quant à la vaccination obligatoire, les opinions divergent. Pour ou contre, les populations se sentent obligées parce qu’elle demeure, pour l’heure, la clé pour avoir accès à certains services publics.
Elisée Rassan
