L’année scolaire 2021 – 2022 qui démarre lundi le 27 septembre est marquée par une nouveauté : l’inscription des livres écrits par des Togolais au programme éducatif. Cette réforme dont les avantages sont pluriels est une réponse des autorités éducatives aux requêtes des écrivains togolais. Désormais, leurs œuvres seront étudiées par les collégiens pour le compte des cours de français.
La gratuité de la scolarité, du primaire au lycée, décrétée par le gouvernement est accompagnée par d’autres mesures. Des œuvres togolaises sont intégrées aux programmes, dès cette année. Elles seront lues et étudiées par les élèves du collège et feront objet d’exposés.
L’écrivain togolais Marek Manzama Abi apprécie cette avancée.
C’était dommage qu’au Togo, nous n’avions pas au programme des œuvres togolaises. Aujourd’hui au collège, c’est désormais une réalité. Nous pouvons en être fiers et espérer que ceci représente la pose d’une première pierre qui va entraîner d’autres initiatives allant dans le même sens.
Les œuvres togolaises au programme
Pour cette première mise en œuvre, une dizaine de livres écrits par des Togolais sont sélectionnées : Le journal d’une bonne de Dissirama Boutora-Takpa (classe de sixième) ; La belle ensorcelée de Koffivi Assem (classe de 5ème) ; Des larmes au crépuscule de Steve Bodjona (classe de 4ème). Deux ouvrages seront étudiés par les élèves en classe de 3ème : Sur les routes sanglantes de l’exil de Moïse Inandjo et Atterrissage de Kangni Alem.
La guerre civile des Aputaga de Ayayi Togoata Apedo-Ama et Femme infidèle de Sami Tchak sont recommandés aux élèves des classes de 5ème, 4ème et 3ème, à titre de lecture complémentaire. Les ouvrages sont disponibles dans les librairies, auprès des auteurs et de leurs maisons d’édition, et dans les différentes inspections sur le territoire national.
Etudier des œuvres togolaises, quels avantages ?
L’inscription des livres togolais au programme scolaire présente deux avantages, selon l’écrivain Moïse Inandjo.
D’abord, les élèves comprendront qu’au-delà des auteurs étrangers qu’ils connaissent et qu’ils ont l’habitude d’étudier, ils ont également une crème d’écrivains dans leurs pays. Ensuite, cela va constituer un très grand leitmotiv pour les écrivains qui se sentiront soulagés. Ils savent que ce qu’ils font est reconnu et apprécié, donc ils seront motivés à continuer.
Cette nouvelle mesure comble en partie les attentes. « On va espérer qu’au lycée, on aura davantage d’œuvres togolaises et au collège une sorte de rotation qui permettra à la jeune génération de découvrir davantage d’auteurs et d’œuvres », souhaite Marek Manzama Abi. Un souhait partagé par Moïse Inandjo. « Mon vœu, c’est qu’une majorité, sinon tous les auteurs puissent progressivement être intégrés au système éducatif togolais », renchérit-t-il.
A la quête d’une renommée internationale, les écrivains togolais ont besoin d’être connus dans leur pays.
Elisée Rassan
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