L’épilogue de la 8ème édition du Festival de cinéma de Lomé (Fescilom) a été du même acabit que son lancement. Après Lomé où acteurs de cinéma et amoureux de l’environnement se sont réunis du 1er au 03 juillet 2021, la ville d’Aného a prêté son cadre historique aux activités marquant l’apothéose du festival axé sur le thème : « la contribution du cinéma vert pour le développement durable ».
Vendredi le 09 juillet 2021, le convoi a quitté l’Institut français de Lomé (IFT) à 10 heures et quelques minutes. Petites blagues d’acteurs, ambiance détendue, groupe soudé, les passionnés du septième art sont partis pour finir, durant deux jours, ce qu’ils ont commencé dans la capitale.
Aného, nouvelle destination du Fescilom
Au rang des activités prévues, figurait une rencontre avec les populations hôtes pour leur exposer la valeur intrinsèque de l’environnement. Au Centre pour l’entrepreneuriat et le leadership (CPEL), dans une salle remplie par des jeunes et adultes curieux, le délégué du Fescilom, Joël Misseboukpo a exposé les objectifs visés.
Les comportements humains détruisent l’environnement qui est un bien précieux pour l’humanité (…). Le Festival de cinéma de Lomé qui est à sa 8ème édition, concentre d’habitude ses interventions à Lomé. Cette fois-ci, nous les avons étendues à Aného pour y contribuer ensemble à la protection de l’écosystème grâce à la force du cinéma.

Le représentant du maire de la ville n’y a trouvé aucun inconvénient : « Les questions de l’environnement nous tiennent particulièrement à cœur. Pour preuve, 10 000 plants ont été mis en terre l’année passée. Cette année, 20 000 autres plants seront placés sous terre ».
« Nous perdons nos vraies racines protectrices »
« La foi africaine » est une association qui s’intéresse aux forêts ainsi qu’aux relations humaines avec celles-ci. Aux yeux de sa présidente Agnonmissi Goeh-Akue, parraine du Fescilom, la foi étrangère éloigne les Togolais de leur tradition à tel point qu’ils commencent par avoir honte des choses en qui leurs ancêtres avaient cru.

Nous contournons les tabous et les lois de l’environnement. Malheureusement, nous perdons nos vraies racines protectrices et devenons aculturés. Nous en souffrons. Il devient indispensable de se connaître soi-même, s’approprier ses origines, respecter la nature. La nature a doté les plantes de forces, de vertus thérapeutiques et spirituelles. Tout ce qui nous entoure représente notre vie.
Une série de questions et réponses s’est ensuivie. Elle a permis aux personnes présentes de comprendre davantage la foi, la tradition, les rituels culturels, les signes astrologiques et leur incidence sur la vie de l’Homme.
Projection de films made in Togo
Après la séance instructive, les invités se sont directement dirigés vers la mairie où des films thématiques ont été projetés. Les observateurs ont pu apprécier ces courts métrages produits par de très prometteurs acteurs togolais, formés dans le cadre du festival, sous la houlette de Joël Misseboukpo, André De Souza, Mensah Mathieu Panou qui est le directeur du Festival international des films africains en Belgique (Fifab) ainsi que d’autres réalisateurs chevronnés.
Deuxième jour, sport et nettoyage des rues
Une pierre deux coups. Ensemble, organisateurs et populations ont participé à un Eco jogging. « Ce matin, nous sillonnons les rues et ramassons les ordures pour mettre en état de propreté notre entourage. A travers cette initiative à la fois sportive et protectrice de l’environnement, nous avons été mis au défi vis-à-vis de nos frères loméens. Au vu de la quantité de sachets collectés, nous sommes convaincus que nous remporterons le duel », a exprimé une habitante d’Aného.

Pour elle, les choses ne se sont pas passées comme prévu. A la fin de la course, c’est le jeune acteur Freeman, venu de Lomé, qui a le plus débarrassé Aného des objets malpropres avec 7,40 kilogrammes de déchets ramassés. Il a été récompensé par une coupe et une enveloppe.

A 16 heures, tout heureux de rentrer à la maison avec un sentiment du devoir accompli, jeunes acteurs et promoteurs du festival sont remontés dans leur véhicule qui a pour destination Lomé. Les regards sont d’ores et déjà tournés vers la neuvième édition qu’on annonce plus grandiose que la huitième.
Augustin Akey
◼️ Fescilom 8 : quand le cinéma protège l’environnement