Les mots « pis » et « pire » viennent les deux du latin « pejor » qui signifie « plus mauvais ». Ils ont le même sens mais ne sont pas interchangeables ou utilisables dans tous les contextes.
Comme adverbe signifiant « plus mal », pis est la seule des deux formes à pouvoir être utilisée. Comme comparatif, on peut dire par exemple : Il chante plus mal que son frère (registre courant). Au registre soutenu, cela donne : Il chante pis que son frère. En revanche, il chante pire que son frère est une faute.
La forme « pis » reste de rigueur dans un petit nombre de locutions figées consacrées par l’usage comme « tant pis », « de mal en pis », « de pis en pis ». Dans ces locutions toutes faites, il n’est pas permis de remplacer « pis » par « pire ».
Fautes
Il faut éviter d’employer « plus mauvais » lorsque le nom qualifié comporte en lui-même l’idée de mal (malheur, souffrance, douleur…). On ne doit pas dire par exemple : La plus mauvaise douleur est de l’écouter chanter ou encore La pis douleur est de l’écouter chanter.
- « Pallier » ou « pallier à », une d’entre les deux formules est fausse
- Ne dites plus « au jour d’aujourd’hui »
En outre, les mots « pis » et « pire » contiennent en eux-mêmes l’idée de « plus ». Il faut éviter d’utiliser une expression redondante comme « plus pire » ou « plus pis ». A la place, on peut employer « bien pire », « encore pire », « deux fois pire », etc.
De surcroît, les deux adverbes comparatifs « moins » et « aussi » sont incompatibles avec « pire » et « pis ». Au lieu de « moins pire » ou « aussi pire », il faut dire « moins mauvais » ou « aussi mauvais ».
