La situation sociopolitique togolaise a laissé beaucoup de remue-ménage depuis le 19 août 2017. Malgré cela, le pari d’une élection présidentielle apaisée a été tenu avec 07 candidats en lice : Jean-Pierre Fabre, Agbéyomé Kodjo, Aimé Gogué, Tchassona Traoré, Komi Wolou, Georges William Kouessan et Faure Gnassingbé.
Après le décompte final, le président sortant Faure Gnassingbé a été déclaré vainqueur avec 72,36% des voix exprimées. Cette victoire éclatante n’a presque pas surpris l’opinion publique qui en a assez des dissensions au sein des partis de l’opposition et de leur incohérence politique.
Agbéyomé ravit la vedette à Fabre
Avec 18,37% de voix, Agbéyomé Kodjo, candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), vient à la suite de Faure et avant Fabre, principal challenger du pouvoir au cours de la décennie écoulée. Néanmoins, l’ancien président de l’Assemblée nationale togolaise et ex-Premier ministre a rejeté et continue de déprécier les résultats, dénonçant le verdict des urnes de « faux résultats » et une « mascarade électorale ».
Il s’est par la suite auto-proclamé « président de la République togolaise » et a plusieurs fois appelé ses concitoyens à se mobiliser pour manifester leur désapprobation et défendre leurs suffrages. Mais son appel n’a jamais fait grand bruit à cause des restrictions sanitaires instaurées par le gouvernement pour contenir la covid-19.
Agbéyomé prend la poudre d’escampette
Le candidat plébiscité par la Dynamique Monseigneur Kpodzro a nommé son Premier ministre en la personne de Nadjombé. Celui-ci va démissionner 06 mois plus tard avec son gouvernement constitué des Togolais de la diaspora. Toutes les tentatives insurrectionnelles du sieur Agbéyomé, considérées comme des entorses à la démocratie et aux lois nationales en vigueur, ont aiguillonné les autorités à l’interpeller à son domicile, devant sa famille apeurée.
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Amené devant le procureur de la République, il lui a été interdit d’évoquer encore sa supposée victoire, de mettre en cause les résultats de l’élection et de faire toute autre déclaration pouvant saper l’autorité de l’Etat. Relâché, il ne mit pas assez de temps pour remuer le couteau dans la plaie. Entre-temps, son immunité parlementaire a été sautée. Acculé dans tous les sens, Agbéyomé Kodjo a fini par prendre la poudre d’escampette.
Aujourd’hui, le vœu le plus cher des Togolais est d’arriver un jour à une alternance. Mais quelle alternance ?