Covid-19, la mésaventure des Togolais

0
162

On voyait sur nos petits écrans, beaucoup de décès déplorés au quotidien dans les pays occidentaux et asiatiques, là où tout a commencé. Mais pour une raison ou pour une autre, des Togolais et d’autres Africains croyaient dur comme fer que ce n’était qu’une maladie destinée aux Blancs. Hélas, la covid-19 n’a pas mis assez de temps avant de poser ses valises au Togo le 06 mars 2020, date d’apparition du premier cas positif.

Malgré la panique générale au sein de l’opinion publique, il y avait toujours des doutes qui planaient par rapport à la véracité de cette annonce. Des Togolais sont restés sceptiques, croyant à une manipulation de l’Etat. « Vraiment, c’est parce que l’Onu a promis des dollars aux pays affectés que le Togo a pu trouver un cas ou quoi », s’est interrogé un internaute en commentaire à un article publié par Togoonair.

Silence radio dès 20h

 Des mesures restrictives ont été prises par le gouvernement notamment la déclaration de l’état d’urgence le 1er avril, le confinement, le couvre-feu et la restriction des mouvements interurbains. Comparable à un cimetière, Lomé la belle était très calme dès qu’il sonnait 20 heures, heure de début du couvre-feu. Tout le monde se rangeait à son domicile de peur de ne pas tomber sur la Force spéciale anti-pandémie.

Les personnes qui ont eu la malchance de tomber sur les éléments de cette Force pendant les heures du couvre-feu, ont regretté ce jour maudit. Michel Akouété, journaliste à Forum de la semaine, se souvient encore du traumatisme qu’il a subi face à 04 éléments de l’armée, alors qu’il était sorti pour uriner et prendre de l’air. « Ils m’ont ordonné de me coucher par terre. Je leur demandai ce que j’ai fait de mal. Pendant ce petit temps de discussion, je recevais déjà des coups par-ci et par-là ». Heureusement, il n’a pas succombé comme le jeune décédé à Adakpamé. Celui-ci aurait été victime d’une agression militaire, selon les témoignages des riverains. Un fait dont on ignore à ce jour, les auteurs.

Duel en forces de l’ordre et joueurs

La chasse à l’homme était devenue monnaie courante. Les corps habillés repéraient les footballeurs dans les quartiers et débarquaient avec autorité pour les disperser « proprement et de façon conventionnelle ». Même si ce n’est pas à coups de gaz lacrymogène, ils ont des stratégies propres à eux pour intimider les jeunes et les forcer à prendre la poudre d’escampette. Très passionnées par le mouvement, ces forces de l’ordre prenaient du plaisir à confisquer les cages et les ballons trouvés sur les lieux. Est-ce pour aller mouiller le maillot au camp ?

Les acteurs culturels invités à une reconversion

 Plusieurs mois après leur fermeture, les lieux de culte, écoles, centres de formation et autres espaces publics, ont progressivement rouvert. Pendant que les leaders religieux plaidaient pour la réouverture totale des lieux de culte, les acteurs culturels eux, pleuraient parce qu’ils se sentaient abandonnés, sans véritables politiques d’accompagnement.  Ils seront invités plus tard par leur ministre de tutelle à une reconversion.  Un message ‘’incompris’’ qui a défrayé la chronique pendant un bon bout de temps.

Bienvenue Novissi, bonjour escroquerie

Novissi a été lancé pour venir en aide aux personnes en difficulté. Comment les reconnaître ? Là encore, beaucoup de citoyens se sont sentis lésés. Sans la carte de vote, il est impossible de toucher les quelques 10 000 francs CFA promis par l’Etat.

Destiné à aider les populations pendant au moins 03 mois, le programme a été suspendu après 02 mois de mise en œuvre. Les escrocs n’ont pas manqué au rendez-vous. Ils l’ont compris, dans chaque difficulté se cachent des opportunités. Ces derniers ont mis en place un système leur permettant de s’accaparer des revenus des citoyens éligibles. Désolation totale, surtout pour ceux ou celles qui n’ont pas mis pied à l’école et par conséquent, facilement manipulables.

Cours en ligne, désolation chez les étudiants

Face à la nécessité de la distanciation sociale, des élèves et étudiants ont expérimenté les cours en ligne, ce qui n’a pas été du tout facile pour eux. Quand ils se débrouillent pour avoir un téléphone, ils doivent se battre pour les frais de connexion. Et quand ils les ont, ils font maintenant problèmes liés à la qualité de la connexion internet. Ce qui les empêche de tirer pleinement profit des dispositifs déjà faillibles, mis en place pour les cours à distance.

La covid-19 est, au-delà de tout, une expérience inoubliable pour les populations du monde entier et les Togolais en particulier. Mais aussi, ce fut une occasion pour tout le monde de se familiariser avec de nouveaux mots comme confinement, déconfinement, gestes barrières, état d’urgence, cas actifs, masques de protection (cache-nez), pandémie, épidémie, distanciation sociale, gels hydro alcooliques…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici